Le territoire du Parc

Le territoire du Parc naturel régional du Golfe du Morbihan puise ses caractéristiques dans son identité bretonne et littorale, son échelle humaine, et son unité géographique.
Des Hommes du Néolithique qui l’ont marqué jusque dans la pierre, aux paysans de la terre et de la mer d’aujourd’hui qui le façonnent chaque jour davantage, ce territoire est un espace ouvert aux influences multiples, créateur d’une diversité biologique, culturelle, économique et sociale. Là où tout est paysage, l’Homme donne à voir sa terre, son lieu de vie et son histoire passée et présente à qui saura les lire, les comprendre, les parler.

Un territoire d’histoire

Le Golfe du Morbihan, Mor Bihan « petite mer » en breton, a donné son nom au département. Seul un goulet d’un kilomètre de large entre Arzon et Locmariaquer sépare le Mor Bihan de l’Océan, le Mor Braz « grande mer » en breton.

Il a été envahi par les eaux de l’Atlantique il y a plusieurs millénaires, alors que les rivières avaient déjà creusé leur lit. C’est pourquoi l’Océan s’aventure si loin au cœur des terres par des rias au caractère typiquement breton. Il enserre les anciennes collines en un véritable archipel d’innombrables îles et îlots, rocheux ou boisés portant parfois une habitation ou simplement des nuées d’oiseaux.

Une richesse naturelle exceptionnelle

À l’échelle de l’Europe, le Golfe du Morbihan est un site privilégié doté de richesses naturelles exceptionnelles. Pour l’accueil des oiseaux, ce site rivalise sans complexe avec les plus prestigieux espaces remarquables français et européens. Les eaux permanentes, les îles, les vasières, les prés-salés et les marais littoraux accueillent au fil des saisons des milliers de migrateurs. Tantôt terre d’hivernage, tantôt terre d’estivage, chaque saison apporte son flot de voyageurs venus des contrées nordiques ou des deltas africains.

Outre son intérêt ornithologique, la richesse patrimoniale du territoire du Parc naturel régional du Golfe du Morbihan réside dans la diversité des milieux naturels qui se succèdent et s’entremêlent : le milieu marin, la frange littoral avec ses plages, ses dunes et ses vasières, les marais littoraux, le bocage, les zones humides, les landes, les boisements …

Une grande richesse culturelle

Cadre d’une histoire plurimillénaire, le Golfe du Morbihan témoigne d’une occupation continue de l’Homme. Si l’origine du peuplement remonte à 45 000 ans, les traces les plus anciennes datent du Paléolithique. Le territoire s’est structuré autour de deux ports, Vannes et Auray, tous deux établis dès l’Antiquité. Vannes devint au Moyen Âge l’une des plus importantes villes du Duché de Bretagne du fait de son activité portuaire, en tant que siège épiscopal ; puis siège du Parlement de Bretagne exilé à partir de 1675 jusqu’à 1690. Auray arma des navires pour la pêche hauturière dès le XVIe siècle et développa au XVIIIe siècle la construction navale de caboteurs.

Ainsi, le territoire compte 212 sites et édifices classés et inscrits au titre des Monuments Historiques. Une démarche de classement au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des paysages de mégalithes de Carnac et du Sud Morbihan est en cours.

L’humain au cœur du territoire

C’est l’activité des hommes et des femmes qui a façonné ce territoire, paysans de la mer et paysans de la terre. La conchyliculture, la pêche et l’agriculture en sont les activités ancestrales. Depuis plus de 50 ans, le développement des activités nautiques et balnéaires a également contribué à dessiner ce littoral.

Un territoire convoité

Offrant un cadre de vie de qualité, le Golfe du Morbihan est un espace très convoité. La croissance démographique observée sur le territoire, + 80% en 40 ans, dépasse de loin la moyenne du département. Cette croissance rapide de la population, due essentiellement au solde migratoire, a engendré une forte consommation de l’espace au détriment des ensembles agricoles et naturels, et plus généralement au détriment de la qualité de vie des habitants. Les couronnes périurbaines de Vannes et Auray s’étendent et l’urbanisation se poursuit sur la frange littorale, où les résidences secondaires sont de plus en plus nombreuses.

La notoriété dont jouit le Golfe du Morbihan attire également chaque année de nombreux visiteurs qui contribuent fortement à l’économie locale. Cependant, les flux touristiques ne sont pas sans impacts croissants : surfréquentation de certains sites, conflits d’usage, difficultés de circulation et coexistence des activités… La mosaïque des usages et leurs fortes évolutions créent de multiples pressions qui s’exercent sur l’espace terrestre et maritime, fragilisent les équilibres du territoire et menacent, à terme, l’harmonie de son développement.

Elle appelle aujourd’hui à une véritable vision à long terme et une maîtrise mieux partagée pour le développement du territoire.

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